D'où viennent l'accent grave et l'accent aigu ?
- labelcorrection
- 12 mars
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Les accents peuvent avoir deux fonctions en français : phonétique, c’est-à-dire qu’ils peuvent préciser la prononciation d’une voyelle, ou distinctive, c’est-à-dire qu’ils permettent de distinguer des homophones (ou et où).
Les accents sont apparus assez récemment dans la langue française. Il n'y avait pas d'accent en latin. Le « e » se prononçait [è], tout simplement.
Aussi, à partir du XVIe siècle, des signes sont ajoutés au-dessus des lettres d’un mot pour apporter des précisions phonétiques. Le premier à voir le jour est l’accent aigu, introduit par l'imprimeur Geoffroy Tory en 1529. Il est alors utilisé uniquement sur un e final pour le distinguer d'un e muet.
L'accent grave est introduit un peu plus tard, en 1532, par Jacques Dubois, médecin et auteur de la « première grammaire française » parue en France.
Mais les accents ne jouaient pas un rôle bien défini et variaient selon les auteurs et les imprimeurs. Entre le XVIe et le XVIIIe siècle, l'accent aigu notait un e fermé comme un e ouvert. C'est de là que viennent les mots qui portent un accent aigu prononcé comme un accent grave.
Exemples : crémerie, sécheresse… ou encore dans les incises (pensé-je, déclaré-je).
Si au XVIe siècle, les accents étaient utilisés assez régulièrement, leur emploi a régressé dans la première moitié du XVIIe siècle. Ce n’est finalement qu’à la fin du XVIIIe siècle, soit deux siècles après leur apparition, qu’on s’est mis à les utiliser comme on le fait aujourd’hui.
💡Et si vous doutez encore de l'intérêt des accents…
Une faute d'accent peut vite changer le cours d’une histoire. « Le voleur vole » et « le voleur volé », avouez que ce n'est pas tout à fait la même chose !
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