La ponctuation est un procédé beaucoup plus récent que l’écriture. Dans l’Antiquité, on pratiquait l’écriture continue, c’est-à-dire sans espace entre les mots. Les textes se présentaient comme une succession de lettres, sans majuscules ni distinction de paragraphes. Je vous laisse imaginer la difficulté de lecture d'un texte, sans parler de sa compréhension !Pourtant le premier signe de ponctuation n’a pas été comme on pourrait l'imaginer justement l'espace, mais le point. Il était initialement utilisé pour marquer cette séparation entre les mots. Le blanc est apparu bien plus tard et ne se généralisera qu’au VIIe siècle.L'origine de la ponctuation est souvent attribuée à Aristophane de Byzance, conservateur de la bibliothèque d’Alexandrie. Ce dernier a instauré un système à trois points :
* le point d'en haut (dit aussi point parfait) placé à l'extrémité supérieure de la dernière lettre d'un mot pour indiquer la fin de la phrase ;
* le point moyen (appelé aussi point médian) placé à mi-hauteur et équivalent à notre point-virgule ;
* et le point d'en bas (encore appelé sous-point) placé à l'extrémité inférieure d'un mot et correspondant à notre point final.
Ces signes avaient pour objectif de faciliter principalement la copie des manuscrits.
Au IVe siècle, à l'occasion de la traduction de la Bible en latin, saint Jérôme a mis en place une ébauche de la ponctuation. Il reprend l’utilisation des trois points ci-dessus et divise les textes en colonnes afin de regrouper les phrases qui expriment une même pensée.Au Moyen Âge, des usages multiples cohabitent visant avant tout la fonction respiratoire de la ponctuation. Le besoin de marquer les pauses à l’oral prévaudra longtemps sur la fonction syntaxique de la ponctuation. La ponctuation s'est réellement développée au XVe siècle avec l'apparition de l’imprimerie. Étienne Dolet invente l'apostrophe et le point crochu, rebaptisé virgule. La Renaissance voit également apparaître la cédille et les accents. Le traité de Dolet devient la bible des imprimeurs, avec ses nombreux signes à peu près tels qu’on les connaît aujourd’hui. Les copistes cèdent alors la place aux typographes.Les usages restent multiples malgré cette codification naissante. Le grammairien Nicolas Beauzée insiste sur le rôle de la ponctuation dans le sens des phrases et, à mesure que se généralise la lecture silencieuse, la ponctuation respiratoire passe au second plan.
Jusqu’au XIXe siècle, les auteurs ne se souciaient guère de la ponctuation et s’en remettaient aux imprimeurs qui de fait multiplient les signes et corrigent les auteurs, dénaturant souvent le sens des écrits. C'est ainsi que bon nombre d'auteurs suivent George Sand et commencent à s'approprier la ponctuation et à la revendiquer.
Si les usages tels qu’on les connaît aujourd’hui se sont en grande partie fixés au XIXe siècle, le système continue néanmoins d’évoluer. En 1912, Apollinaire supprime la ponctuation dans ses poèmes. D’autres écrivains lui emboîtent le pas, marquant ainsi un désir de modernité et d’affranchissement. Depuis, il y a eu quelques tentatives d'innovations, mais qui n'ont pas réussi à s'inscrire dans la durée : le point d’indignation proposé par Raymond Queneau, le point d’humour de Joseph Delteil, le point d’ironie inventé par Alcanter de Brahm ou encore le point exclarrogatif et la virgule d'exclamation.
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